mardi 30 mars 2010

Kyoto et Nara : des temples, en veux-tu ? En voilà.

Kyoto regorge littéralement de temples (dans les 2000), tous plus grandioses les uns que les autres, mais pas seulement. On y trouve aussi des châteaux, des parcs et une multitude de petits quartiers très calmes, intimes, bordés d'antiques demeures flanquées de leur minutieux jardins japonais. C'est un peu l'antithèse de Tokyo, ici point d'agitation ni de buildings démesurés. Un point commun tout de même, les sites les plus réputés sont pris d'assaut par les touristes qui veulent tous leur photo souvenir sous le cerisier en fleurs, en cette période d'hanami. Kyoto était la capitale impériale du Japon du 9ème au 19ème siècle.


En arrivant vers midi, j'ai rapidement déposé mon sac à ma nouvelle guest house avant partir explorer Kyoto. J'ai commencé par la zone Est, délimitée par une petite rivière d'un côté, et par la montagne de l'autre. D'ailleurs des montagnes basses cernent la ville de tous les côtés. Ce quartier, appelé Higashiyama, est certainement le spot le plus visité de Kyoto. Pour y accéder à partir de la gare centrale, je suis passé à côté du temple Higashi Hongan-Ji. Il s'agit d'un temple bouddhiste. Ce temple a été établi en 1607 par le Shogun Ieyasu, réunificateur du Japon au début de l'ère Edo. Il est gigantesque, tout en bois, très imposant. Ça posait le décor.

Arrivé dans le quartier d'Higashiyama, je me suis dirigé vers le Kiyomizu-Dera, un autre temple bouddhiste beaucoup plus vieux, construit en 798. Il est divisé en plusieurs bâtiments dont une belle pagode à 3 étages, et possède un petit jardin avec une fontaine aux propriétés thérapeutiques supposées. Des dizaines de personnes faisaient la queue pour boire de son eau. Un peu plus loin, je suis passé par un réseau de petites rues commerçantes entièrement pavées, blindées de boutiques de souvenirs mais néanmoins charmantes. En les traversant, on se retrouve dans un parc avec un vénérable et vénéré cerisier. Il commençait à pleuvoir, ce qui n'empêchait pas quelques groupes de jeunes irréductibles de boire leur sake sous les arbres, et sous les parapluies.

De temples en temples, j'ai abouti à Gi-on à la tombée de la nuit. C'est le quartier des geishas, il en resterait une centaine à Tokyo sur un millier dans tous le Japon. Gi-on est traversé par une petite rivière dans laquelle se penchent saules et cerisiers savamment éclairés, c'est vraiment magnifique. Je n'ai pas aperçu de geisha, mais pour me consoler j'ai mangé une espèce de crêpe japonaise salée aux côtés d'une geisha en plastique.

Le lendemain j'ai attaqué la partie Nord-Ouest de Kyoto, comprenant notamment le célèbre Kinkaku-Ji, ou Golden Pavilion. Cette pagode de 3 étages dont deux sont recouverts de feuilles d'or borde un petit étang au milieu d'un parc verdoyant. Il date de 1397 et servait de lieu de retraite au Shogun Yoshimistu (les shoguns, ce sont les grands généraux militaires qui ont dirigé le Japon pendant sa période féodale, du 12ème au 19ème siècle. Il y avait à cette époque – et il y a encore - un empereur, mais sans réel pouvoir). Les zones environnantes sont largement fournis en temples et en jardins, mais j'ai la flemme de tous les décrire. J'avais loué un vélo pour cette journée. Cela m'a permis de voir nombre de ces sites emblématiques, mais surtout de sortir des sentiers battus pour m'aventurer un peu au hasard et découvrir plein de petits lieux magiques et désertés. J'ai fini ma journée par une visite du château de Nijo et des jardins impériaux. C'est là que la troisième tempête de neige de la journée s'est abattue et m'a convaincu de rentrer au chaud.


Aujourd'hui, j'ai visité Nara. Pour faire court, c'est aussi une ancienne capitale du Japon, au 8ème siècle. On y trouve – aussi – une zone de temples, mais ceux-là ont le bon goût d'être presque tous regroupés dans un jardin, tout de même assez étendu. Parmi eux, le Todai-ji est particulièrement impressionnant. Il s'agit du plus grand bâtiment en bois du monde, abritant un buddha en bronze de 15 mètres de haut (une oreille = 2,54m). 2,6 millions de personnes (oui, c'est beaucoup) auraient œuvré à la construction du temple et de son buddha, sous l'impulsion de l'empereur Shomu en 743. Le projet aurait même menacé sérieusement les réserves financières du Japon. L'empereur espérait par cet effort mettre fin à une grande épidémie de variole.

Avant de me rendre à Nara, j'ai fait une halte de deux heures au sanctuaire Shinto de Fushimi-Inari. A l'origine, Inari est la déesse des céréales (abondance, fertilité...). Elle est symbolisée par un renard à l'air méchant qui trône en statue un peu partout dans le sanctuaire. Fushimi-Inari est installé sur le flanc d'une montagne juste à côté de Kyoto. Il consiste en plusieurs petits sanctuaires disséminés dans la montagne et reliés entre eux par un chemin de portiques orange et noirs, porteurs de prières écrites en caractères japonais. Il y en des milliers, le chemin fait 4 km. Ça m'a fait penser au chemin de briques jaunes du Magicien d'Oz, même si ça n'a rien à voir. C'est une randonnée exceptionnelle, étrange, mystique et très nature à la fois, le chemin passant au milieu de la forêt. Il faisait super beau pour une fois, et la neige de la veille gouttait des arbres en une fine pluie. J'étais à peu près seul en haut du chemin, m'étant rendu très tôt sur les lieux, ça m'a permis de profiter entièrement du lieu.


C'est difficile de résumer Kyoto et Nara, étant donné la richesse de ce qu'on y trouve. En tout cas c'est un changement radical de décor après Tokyo, j'ai comme l'impression que mes surprises au Japon ne sont pas terminées.

dimanche 28 mars 2010

A bord du Shinkansen Tokyo - Kyoto

Me voilà en route pour le Kansai, dans le fameux Shinkansen :) Pour être bien placé et tenter d'apercevoir le Mont Fuji, je suis en train de perdre un poumon dans le wagon fumeur. C'est là que les seules places fenêtre droite étaient disponibles. Des gens arrêtent pas de venir s'asseoir à côté de moi le temps de s'en griller une et repartent tranquilles dans leur wagon non-fumeur... La prochaine fois je réserve !! Et j'ai l'impression qu'en plus les nuages cachent le sommet des montagnes :/

En une semaine je pense avoir effectué une première visite assez large de Tokyo, en terminant hier par les quartiers d'Odaiba et de Roppongi. Avant d'aller à Odaiba, vendredi, j'ai passé quelques heures au Musée National de Tokyo, qui cette fois-ci était bien ouvert ^^ Plus classique que le musée d'Edo-Tokyo, il est composé de plusieurs grands bâtiments (galerie Japon, galerie Asie, galerie archéologique...). La galerie Japon présente chronologiquement l'histoire du Japon, de l'installation des premiers habitants vers -30 000 à la fin de l'ère Edo (1868). Avec notamment une collection d'armures de samurais et d'épées du 12ème au 19ème siècle, certaines dans leur fourreau laqué. Vers 13h j'ai fait une petite sieste réparatrice dans les excellents fauteuils en cuir de la galerie archéologique, ils pensent à tout ces Japonais - ouf, je viens de profiter de la descente de voyageurs au premier arrêt pour changer de wagon, et squatter une place fenêtre non-fumeur :)


Après le musée, j'ai repris le métro direction Odaiba, une île de la baie de Tokyo couverte d'une zone commerciale et des sièges de quelques grandes entreprises. Une mini-statue de la liberté y a été installée. Dans les centres commerciaux d'Odaiba, il n'y a pas que des magasins, loin s'en faut. Entre autres s'y trouvent plusieurs parcs d'attractions. Parmi eux, le "Muscle Park" propose des activités physiques pour les enfants et ados. Par exemple du frisbee avec des cibles, des jeux musicaux où il faut répéter une mélodie de plus en plus compliquée etc... Un peu plus loin dans la galerie se trouve un parc géant de jeux vidéos SEGA, le Tokyo Joypolis. Une autre zone de l'île propose un centre commercial où le décor est censé représenter une ville italienne, on y trouve des fontaines, des faux bâtiments à colonnes romaines, et un faux ciel est peint au plafond ! Bizarrement les noms des « rues » sont en français... Un second musée Toyota y est logé, avec cette fois-ci des voitures anciennes et prestigieuses de toutes marques, des Chevrolet, des Cadillac, une dodoche et même une Delorean :) Bref, à Odaiba tout est fait pour que le chaland puisse se sentir à l'aise et s'amuser tout en faisant son shopping.

Hier, dernier jour à Tokyo, j'ai choisi de visiter les quartiers d'Akasaka et de Roppongi. Un temple du 17ème siècle, le Zojoji, daté de 1605, est installé au milieu d'un somptueux jardin. On y trouve, hormis les cerisiers en fleurs, des statues, des arbres centenaires et une énorme cloche. Juste derrière le principal bâtiment du temple se dresse la Tokyo Tower, moche copie de la Tour Eiffel mais la dépassant de quelques mètres - je viens de faire une croix sur le Fujiyama, le ciel est décidément trop nuageux... Roppongi est un quartier réputé pour sa vie nocturne (bars, restaurants et boites de nuit). On y trouve aussi deux centres commerciaux géants, pour changer, appelés Tokyo Midtown et Roppongi Hills. Ce dernier fait également office de centre culturel, il abrite quelques musées et des évènements, comme la Roppongi Night qui avait lieu à l'instant où je suis passé (j'ai pas bien compris le thème mais un énorme ballon en forme de robot cyclope flottait au pied des tours, avec de la J-pop en fond musical).


Me voilà donc parti pour explorer le Sud du Japon, en commençant par Kyoto, sa capitale culturelle incontestée. J'y ai réservé 4 nuits. Ceci devrait me permettre de passer deux jours à Kyoto et deux jours aux alentours, à portée de train – Nara, Osaka et le Mont Koya.

jeudi 25 mars 2010

Malgré la pluie, la découverte de Tokyo continue

Il fait depuis deux jours un temps vraiment pourri sur Tokyo. Froid, petite pluie fine, vicelarde et ininterrompue sur fond de nuages bas et gris. Un temps ingrat mais néanmoins propice à la visite de musées, d'expositions et de marchés. Ce à quoi j'ai employé mes deux derniers jours.

Mercredi, je suis parti vers 10h de la guest house direction le musée d'Edo-Tokyo. Dans mon dortoir, la quasi totalité des occupants étaient encore sous la couette lorsque je suis parti, découragés par la grisaille. Le musée est constitué de deux parties : la période dite d'Edo (17ème jusqu'au milieu du 19ème), ancien nom de Tokyo alors que Kyoto était la capitale du Japon, et la période de 1868 (date de la restauration de l'empire sous la dynastie Meiji) à nos jours. Des maquettes du château d'Edo, des explications détaillées sur la vie des guerriers, des marchands, des nobles et des petites gens, des costumes d'époque, des manuscrits et livres imprimés s'étalent le long d'un parcours très agréable. Le musée en lui-même est une immense halle de 6 étages, dont 2 dédiés à l'exposition permanente. Dans la partie sur le Tokyo moderne, on comprend comment le Japon, jusque là très isolé, s'est ouvert sous l'empereur Meiji au reste du monde. Une section est par ailleurs consacrée aux tremblements de terre, une autre à la guerre de 39-45 et aux bombardements qui ont détruit Tokyo en grande partie. En sortant j'ai fait un tour rapide au musée du Sumo, qui est en fait une toute petite galerie exposant les costumes colorés de plusieurs générations d'arbitres, les Gyoji, armés de leur espèce de poêle à pizza (le gunbai). Une télé diffuse des combats en expliquant les différentes techniques.

Aujourd'hui, je me suis levé aux aurores pour me rendre au marché aux poissons de Tsukiji, tout simplement le plus grand du monde de ce genre. Après avoir traversé une zone de chargement des camions, on arrive au marché où les grossistes refourguent le poisson acheté aux enchères un peu plus tôt aux détaillants. Il y a environ 700 stands, traversés de petites allées où n'arrêtent pas de passer les ouvriers, à pied ou en petit engin de transport de marchandises. Il faut donc faire bien attention à ne pas gêner les travailleurs, et à ne pas se faire écraser. L'agitation est grande, entre ceux qui découpent le poisson, le stockent dans des caisses en polystyrène, empilent les caisses, transportent les caisses, vont des congélos aux étals où courent dans les allées on ne sait trop pourquoi. Au fond de chaque stand se dresse un petit
comptoir tenu le plus souvent par une femme. Les hommes manoeuvrent et les femmes comptent. Je crois avoir vu toutes les sortes de poissons, de crustacés, et de mollusques que je connaissais, et plein d'autres que je ne connaissais pas. Par ailleurs je sais maintenant où est passé le thon rouge qui commencerait à manquer dans nos océans : sur les étals du marché de Tsukiji, par dizaines, centaines, milliers de kilos. Ça débite du thon rouge à tour de bras. Un peu avant mon arrivée (vers 7h), la vente aux enchères venait de se terminer. Il paraît que le spectacle vaut le détour, mais bon je me voyais pas trop me lever à 4h.


En ressortant j'ai marché dans le quartier de Ginza - toujours dans la grisaille et la pluie je le rappelle - afin d'admirer l'emblématique théâtre de Kabukiza, coincé entre les immeubles modernes et chics et les gratte-ciels d'affaires. Le théâtre, brûlé, détruit par les tremblements de terre, puis par les bombardements, reconstruit enfin en 1951, est promis à la destruction dans une ou deux semaines pour être remplacé à l'horizon 2013 par une salle plus moderne, au grand dam des défenseurs du splendide bâtiment... J'aurais pu m'arrêter déjeuner au restaurant Astérix, pour le trip, mais il était encore un peu tôt ^^

A la place, j'ai fait une petite pause ce midi à la guest-house, le temps de réserver mon hôtel à Kyoto, et cet après-midi j'ai flâné dans les magasins d'Ikebukuro, haut-lieu du shopping à Tokyo. L'un des centres commerciaux est logé dans une tour de 60 étages et porte le doux nom de Sunshine City. On y trouve, entre autres, un aquarium, un planétarium, et deux étages de restaurants dans des ambiances à thème (sponsorisés par le géant du jeu vidéo NAMCO). Le salon auto de Toyota se trouve juste à côté, on peut y admirer les derniers modèles et faire une petite partie de Gran Turismo dans des fauteuils qui bougent dans tous les sens :) Un peu plus loin, la rue Otome est le pendant du quartier d'Akiba (ce quartier dédié aux animes et mangas) mais pour les filles. C'est à dire en gros que les histoires de lycéennes et diverses héroïnes toutes mignonnes sont remplacées par des histoires de lycéens tout mignons. J'ai emprunté un escalier discret pour me rendre dans un de ces magasins, et je me suis retrouvé au milieu d'une cinquantaine d'adolescentes absorbées dans les rayons. Les caissières ont bien rigolé en me voyant, ce n'est apparemment pas courant de voir un mec dans ces librairies très spécialisées ^^ J'ai vite fait demi-tour pour aller diner dans un restaurant de ramen et de tempuras (beignets de légumes de poissons ou de viande), autrement plus accueillant :) Je croise les doigts pour avoir une accalmie des cieux demain !!

mardi 23 mars 2010

Une visite très convaincante de quelques quartiers de Tokyo

Je ne sais pas par où commencer tellement j'ai vu de choses en deux jours à Tokyo... C'est immense, très animé, et il y en a pour tous les goûts. Des rues commerçantes de luxe, d'autres pour les budgets plus modestes, pour les jeunes, les moins jeunes, des quartiers d'affaire, des quartiers résidentiels, des parcs, des sanctuaires, des marchés, des concerts, etc... Chaque jour je choisis un ou deux quartiers dans une même zone et je visite à pieds. Hier, j'ai choisi le quartier de Shibuya pour commencer, avec sa célèbre rue Omotesando, "Champs Elysées" japonais. En fait non, je n'ai pas choisi, c'est Sun-Min, une copine de Mag avec qui j'étais parti en weekend en Corée, qui m'a proposé ce quartier pour déjeuner. Nous avons mangé un repas à base de Gyoza, raviolis japonais au porc, grillés et/ou bouillis. Nous avions beau être à deux pas de la rue avec les magasins Gucci, Cartier et compagnie, le prix était tout à fait raisonnable. Elle est partie de son côté, je me suis dirigé vers le sanctuaire construit en la mémoire de l'empereur Meiji et de sa femme, en 1920. 100 000 arbres ont été plantés à l'époque et forment maintenant une très belle forêt, en pleine ville. Juste à côté se trouve le parc de Yoyogi, où des milliers de Japonais se promènent, avec ou sans leur(s) chihuahua(s), pic-niquent, s'entrainent au base-ball ou discutent posés dans l'herbe. Il faut dire que lundi était un jour férié, je pense que le parc était particulièrement fréquenté.

A quelques minutes, le quartier d'Harajuku, et sa rue Takeshita-Dori. On y trouve des dizaines de magasins de fringues pour ados, des glaciers et bars pas chers. La rue était littéralement blindée d'ados, dont pas mal de nanas habillées en loli-goth. Les magasins exposent des déguisements en cuir, des costumes de serveuses, des blousons et t-shirt rock, entre autres... C'est dans ce quartier qu'a lieu le célèbre cosplay tous les weekends (filles et garçons déguisés en tout et n'importe quoi, servantes, persos d'animes etc...). J'irai très certainement y faire un tour samedi :D Je suis retourné du côté d'Omotesando, et plus loin, vers l'impressionnant carrefour de Shibuya. En chemin j'ai vu un bout de concert d'Heavy Metal en pleine rue, devant l'Université des Nations Unies... Incroyable, y'avait même des mamies qui bougeaient en rythme. Quand je pense que chez nous cette musique est diabolisée :/ Bref arrivé à Shibuya, c'était la caricature du carrefour avec des milliers de piétons qui traversent en même temps. Dans un petit coin de la grande place, une petite statue d'un chien fidèle appelé Hachiko se fait prendre en photo par plein de gens. Après la mort de son maître, ce petit chien est revenu pendant 10 ans, au même endroit, à la gare de Shibuya. C'était l'endroit où il l'accompagnait au boulot tous les jours du temps de son vivant.

Quelques stations de métro plus loin, j'étais à Shinjuku, un quartier de gratte-ciels à l'Ouest de Tokyo. Je suis monté dans le bâtiment du Gouvernement Métropolitain de Tokyo, il y a un observatoire au 45ème étage. La journée étant bien claire, la vue sur Tokyo était géniale. En redescendant j'ai fait un tour par la rue électrique, gavée de magasins d'électronique, puis je me suis rendu dans Kabukicho, juste à côté. C'est un quartier de divertissements, avec des théâtres, des restaurants, des salles de massage, et surtout des immeubles entiers de jeux vidéos et machines à sous. Le jeu maître est le pachinko, enfin sa version moderne avec des écrans et des lumières dans tous les sens. C'est une machine où l'on introduit des billes qui tombent dans un petit labyrinthe de clous, et de temps en temps une bille tombe dans le bon trou et déclenche le gain de plein d'autres billes. A la fin le joueur échange les billes (si il lui en
reste...) contre des lots. C'est impressionnant le bruit qu'il y a dans ces salles, et la diversité des joueurs, de tous âges et des deux sexes. Chaque machine est équipée d'un petit cendrier, l'air est enfumé, les joueurs sont comme des zombies c'est trop fort :D Je me ferai quelques parties dans la semaine c'est sûr ! De toutes façons il y a des salles dans tous les quartiers, j'en ai repéré près d'Asakusa, là où se situe ma guest-house.

Aujourd'hui, pour résumer, j'ai visité un autre parc, dans le quartier d'Ueno. Je devais visiter le musée national mais il était fermé. Les cerisiers commencent à bourgeonner et se teinter de rose, ce phénomène est une véritable institution ici. Dans les allées tout le monde se prend en photo avec les cerisiers, c'est vrai que c'est très joli mais bon. Quand ils sont à fond dans un truc, ils sont vraiment à fond. En passant j'ai tout de même visité un petit cimetière derrière le musée. Les tombes sont très belles, certaines ont un petit jardin aménagé et parfois décoré de quelques gros bonsaïs. De grandes lattes de bois couvertes de caractères japonais sont disposées derrière ou devant chaque tombe, il s'agit du nom des défunts si j'ai bien compris. J'ai ensuite été voir un autre petit sanctuaire, caché au milieu de tours, puis j'ai traversé un marché aux poissons et fruits sec dans une rue appelée Ameyoko. Le soir j'ai été du côté des jardins du palais impérial, mais il était un peu tard et je me suis rabattu vers Akihabara. C'est un autre haut-lieu de la geekerie et japanimation, avec moult magasins d'électronique et salles de jeu. A cet endroit il y avait en plus des immeubles dédiés aux mangas, animes et produits dérivés (figurines, posters etc.). Au 5ème étage d'un de ces buildings, j'ai abouti au Home Café. Il s'agit d'un lieu où les serveuses sont habillées en domestique et qualifient les clients de "maîtres" ou de "maîtresses". Il est possible de les faire chanter ou de jouer avec elles pour obtenir des réductions. Je précise que rien de tout ceci n'est à caractère sexuel, c'est juste du jeu de rôle un peu déjanté, dans le trip cosplay. Le coin possède plusieurs de ces "Maid Cafés", et des nanas vêtues de la sorte distribuent des tracts dans la rue. J'étais parti pour prendre un café, mais quand j'ai compris qu'il fallait payer juste pour avoir le droit de s'asseoir, j'ai fait demi-tour. Et puis tout seul c'est pas super rigolo...

Voila un résumé de mes deux premières journées, j'ai essayé de faire court et zappé volontairement plein de détails - j'ai passé mon temps à halluciner. Cette ville est vraiment classe, et malgré ce qu'en disent certains puristes du Japon, je confirme que le manga et les jeux en tous genres sont une partie importante de la culture japonaise (tout du moins des Japonais de Tokyo), au même titre que leur excellente cuisine !!

dimanche 21 mars 2010

Ma tournée coréenne s'est terminée par la visite des villes de Jeonju et Gongju (oui beaucoup de villes coréennes se terminent en -Ju). J'ai bien apprécié Jeonju, c'est une ville importante de 650 000 habitants qui présente le double intérêt d'être un haut-lieu de la cuisine coréenne et l'ancienne capitale spirituelle de la dynastie Joseon (cette même dynastie qui a créé le grand palais à Séoul). Une partie de la ville, dite village Hanok, comporte des bâtiments royaux, une belle église du XXème, des musées, et environ 800 de ces maisons traditionnelles appelées Hanok. S'y promener est très agréable, les rues sont calmes, certaines bordées de ruisseaux, et il y a des expositions et galeries d'art tous les 10 mètres. En ce qui concerne la cuisine, je me suis permis quelques bibimbap de Jeonju (30 ingrédients) et un mémorable Bulgogi, barbecue de bœuf mariné.

Je ne m'attarderai moins sur la seconde ville, Gongju. On y trouve quelques tombes royales, notamment celle de Muryeong, roi de Paekche vers l'an 500 (Paekche étant l'un des fameux trois royaumes du premier millénaire). Impossible cependant de les visiter, par contre un musée juste à côté en propose une reconstitution et expose quelque-uns des objets retrouvés à l'intérieur (bijoux, statues...). Le lieu où sont situées les vraies tombes ressemble à un parcours de golf, on ne peut rien y voir de particulier, toutes les entrées étant fermées. Gongju possèderait également un temple que je n'ai pas eu le temps de visiter :/ Il faut dire que j'ai perdu pas mal de temps dans les correspondances de bus ces derniers jours, le service étant réduit au minimum dans cette région.

De retour à Séoul, j'ai passé mes derniers jours à visiter le quartier d'Insadong, composé de petites ruelles tortueuses avec salons de thé, restaurants traditionnels et antiquaires en nombre. Un superbe palais, le Changdeokgung, borde Insadong. Il faisait office de palais secondaire au début de la dynastie Joseon et a pris de l'importance au fur et à mesure des siècles. Son style est très similaire au premier palais visité, le Gyeongbokgung. Je l'ai admiré au cours d'une visite guidée d'1h et demie qui présentait les nombreux quartiers du roi et des courtisans, les imposants portails et surtout le magnifique jardin secret avec ses plans d'eaux.

Je suis aussi monté à la Séoul Tower, à une petite demie-heure de chez Magali. J'y ai retrouvé mes nounours de la relève de la garde, qui décidément me suivent partout ! La tour en elle-même est plutôt moche, mais la vue sur Séoul à 360 degrés y est superbe. Sur les grilles bordant l'une des plateformes d'observation, des milliers de cadenas d'amour assortis de mots doux ont été accrochés symboliquement par des couples, comme sur le Pont des Arts. Hier Mag et moi avons assisté à un petit spectacle hebdomadaire de danse et musique traditionnel au Séoul Art Center, après quoi nous avons dignement fêté ces trois semaines dans les bars du quartier de Hongik.

Me voilà arrivé à Tokyo, la guesthouse est super (bon je sens que je vais entendre ronfler mes compagnons de dortoir cette nuit, mais sinon c'est propre, équipé, bien situé). J'ai fait un premier petit tour de reconnaissance au quartier d'Asakusa, ça a vraiment l'air sympa et très vivant. Il faut dire qu'après un repas au saumon et rillettes de thon dans l'avion, j'étais dans de bonnes dispositions dès le départ pour apprécier le Japon... Je vais tenter de confirmer cette première impression au restau dès ce soir :)

mardi 16 mars 2010

L'ancienne capitale Silla et le parc de Jirisan

Avant de repartir à la campagne avec ma cousine, je suis resté deux jours à Séoul. Au détour d'une balade à City Hall, je suis tombé par hasard sur la relève de la garde du palais de Deoksugung. Les joyeuses animations en marge de l'évènement tranchaient avec le sérieux des gardes. Devant la porte principale du palais, un stand proposait d'essayer des costumes d'époque. Des types déguisés en gros nounours sautillaient sur place et prenaient la pose avec des touristes japonaises, le tout sur fond de musique militaire. Le soir, nous avons diné dans un restaurant traditionnel qui proposait un hanjeongsik, repas "aux mille banchan", ces petites coupelles qui accompagnent le plat principal. Il n'y en avait peut-être pas mille, mais au moins une bonne trentaine, légumes, fruits de mer, soupes... La serveuse a bien mis cinq minutes à les disposer tous sur la table. Ce fut un régal, comme d'habitude.

Nous sommes donc retournés dans le Sud-Est de la Corée, dans la petite ville touristique de Gyeongju. Il s'agit de l'ancien siège de la dynastie Silla, l'un des trois royaumes qui composaient le pays au premier millénaire. La ville est parsemée de mini-sites historiques. En se promenant, on aperçoit bien vite d'énormes bosses vertes, ce sont les tombes des rois et nobles de Silla. 23 d'entre elles sont disposées dans un parc en plein centre-ville. Plus loin subsiste une tour qui servait d'observatoire, au 7ème siècle, épargnée de la destruction par les Japonais. Tous les autres bâtiments du coin (forteresses, temples, châteaux...) n'existent plus, néanmoins certains ont été reconstruits partiellement dans les années 70 ou 80. Mais la plupart des sites sont simplement signalés par un panneau explicatif, il faut faire travailler son imagination pour se représenter la ville-capitale telle qu'elle était du temps de sa splendeur.

A quelques kilomètres, le temple de Bulguksa se dresse à flanc de colline. Lui aussi a été rasé pendant l'occupation, mais la Corée l'a reconstruit entièrement. Même si le travail archéologique est irréprochable, j'éprouve quelques difficultés à m'immerger dans ces simili-sites antiques, pourtant fort appréciés des touristes. Quelques kilomètres plus haut dans la montagne, un buddha est logé dans une niche rocheuse appelée grotte de Seokguram, entouré de ses gardiens. Le soir, nous sommes allés prendre un verre dans un petit bar à Soju non-loin de notre hôtel. En fait d'hôtel, il s'agit d'une pièce avec deux matelas très fins, les ondols, posés directement sur le sol. Dans ce bar, la serveuse nous a apporté divers snacks pour accompagner les boissons, dont un bol de chenilles. J'ai testé, franchement j'ai pas trouvé ça très bon... Goût et texture de terre. Par contre la copine de Mag avait l'air d'apprécier, ça doit être une question d'habitude ^^

Malgré le mauvais temps, je suis allé le lendemain me balader au parc national de Jirisan. La petite randonnée commençait par la visite d'un temple bouddhiste de Ssangyesa, daté du 8ème siècle (mais, toujours la même histoire, détruit par les Japonais et reconstruit très récemment). C'était lundi, et j'étais cette fois-ci seul dans le temple. Comme le temple de Gu-Insa, Ssangyesa est en plusieurs bâtiments, et le chemin pour accéder à la salle de prière passe par un parcours spirituel symbolisé par trois grandes portes richement décorées. Derrière le temple, un petit sentier dans la forêt permet d'accéder aux chutes d'eau de Buril Popko, à quelques kilomètres de là. Le sentier tortueux et très pentu longe la rivière, les marches sont irrégulières et assez hautes, bref c'est assez sportif ! Le décor est superbe, la fine pluie et la brume ajoutent au charme de la forêt. Le soir je voulais me rendre à Jeonju, ma prochaine destination, mais les plannings des bus en ont décidé autrement, j'ai du faire une étape intermédiaire à Gurye, petite ville au coeur des montagnes.

vendredi 12 mars 2010

Andong, un aperçu de la vie coréenne d'antan

De retour à Séoul après quelques jours d'expédition, j'ai profité de la fin de semaine pour régler quelques problèmes administratifs (billets d'avion, visa, Japan Rail Pass...) et faire quelques restaus avec ma cousine. Ce weekend nous repartons dans le Sud de la Corée, à Gyeongju, capitale de la dynastie Silla pendant le premier millénaire : temples, tombes et
diverses ruines devraient être au rendez-vous.

Andong et sa région, où j'ai passé deux jours en début de semaine, se sont révélées enrichissantes. A une vingtaine de kilomètres de la ville, un petit village traditionnel du 15ème a été préservé, et des familles y vivent en collaboration avec le gouvernement. C'est assez bizarre de voir de grosses voitures stylées devant les antiques portiques des maisons. Au moment de ma visite, ce village, appelé Hanoe, était couvert de neige, et j'étais le seul visiteur avant qu'un bus de touristes Coréen ne me rejoigne. Hanoe compte une centaine de demeures traditionnelles, dont certaines sont visitables.

Elles vont de la modeste maison paysanne au toit de paille à la riche et belle pagode du noble. Des panneaux en anglais, coréen et japonais donnent des détails sur les habitants, les modes de vie et l'architecture. Au centre du village trône un arbre centenaire, c'était apparemment le cas dans tous les villages du coin à l'époque. Il est protégé d'un côté par la rivière, de l'autre par les collines. Des rizières et des petits plans d'eau décoratifs sont entretenus aux alentours immédiats du village... Tout est fait pour favoriser l'immersion du visiteur dans l'ambiance coréenne médiévale, et c'est réussi !

De retour à Andong, j'ai quitté mon hôtel pour marcher une petite heure en direction du barrage d'Andong. L'immense construction a nécessité le déplacement de plusieurs villages. Un village typique (un autre !) a été construit à l'occasion tout près du barrage. Par contre celui-ci est vide, fantomatique, les maisons sont ouvertes aux quatre vents, on dirait le village test nucléaire de "La colline a des yeux". J'y ai trouvé l'ambiance moins prenante qu'à Hanoe, pourtant le site a servi à la réalisation de plusieurs films historiques. Quoiqu'il en soit, un musée du folklore se situe juste à côté, et sa visite vaut le coup. Il n'est pas très grand mais les explications en Anglais sont très fournies. J'ai bien aimé notamment un passage sur les jeux dans les villages d'autrefois. Ces jeux faisaient participer tous les hommes du village, répartis en deux équipes (Est VS Ouest). Des reconstitutions ont lieu de temps à autres dans les festivals en Corée, et le spectacle est impressionnant.

Il m'était impossible de passer à Andong sans enrichir ma culture culinaire, j'ai donc fait deux restaurants. Un diner de maqueraux grillés succulents, et un barbecue coréen le lendemain au déjêuner. L'image présentant le repas montrait trois morceaux de viande de porc, avec un prix affiché de 7000 Won (4,5 €). Ca me paraissait plutôt bon marché et j'ai foncé. C'était super bon, la viande était en quantité plus que correcte, je me suis régalé. Au moment de payer l'addition, le type m'a fait comprendre que 7000 Won était le prix d'un seul bout de viande, correspondant au repas d'une personne normale :/ J'ai donc du payer le repas pour trois, mais franchement ça valait le coup. C'est pas facile la vie quand on ne comprend rien et que les gens ne parlent pas un mot d'anglais :/ Quoi qu'il en soit je valide définitivement la cuisine coréenne :)

Je dédicace ce message à mon appareil photo qui a rendu l'âme. Le pauvre a vraisemblablement mal supporté le passage des 30 degrés indiens au 0 degré coréen. Je l'ai envoyé se faire refaire une santé en atelier et devrais le récupérer dans quelques semaines...

mardi 9 mars 2010

Seoraksan sous la neige et les trésors de Danyang

Dimanche matin, Mag et moi avons visité le parc national de Seoraksan, non loin de Sokcho, dans une ambiance pour le moins polaire. La neige tombait sans discontinuer, ce qui ne semblait pas gêner les nombreux visiteurs Coréens. Vers l'entrée du parc se dresse un gigantesque Buddha, attendant patiemment le retour du beau temps. Les 20 ou 30 cms de neige empêchaient de voir clairement les sentiers, mais nous avons suivi sur quelques kilomètres des traces de pas pour aboutir à des chutes d'eau, avant de rebrousser chemin. En temps normal on peut apercevoir des falaises, des pics rocheux et toute une végétation luxuriante. Cette fois-ci, le brouillard et la neige empêchaient de voir au loin loin mais conféraient au lieu une ambiance calme et plaisante. Nous nous sommes séparés vers 13h, elle pour retourner vers Séoul, moi pour continuer vers le Sud et atteindre la destination suivante, Danyang.

J'ai du prendre 3 bus pour arriver à Danyang. A Jecheon, l'une des étapes, j'ai dégusté un classique mais efficace bibimbap. C'est un plat de légumes et de riz recouvert d'un oeuf au plat, et présenté avec une multitude de petites coupelles contenant des accompagnements. Alors que chez nous le repas tient dans une assiette, en Corée la table est recouverte de mini plats dans lesquels tout le monde picore. Les Coréens sont aussi de grands mangeurs de viande, leurs barbecues sont excellents. Bref, je suis arrivé à destination vers 20h. Danyang est coincée entre une montagne et un grand fleuve qui en fait le tour. J'ai trouvé un hôtel confortable donnant sur le fleuve. Bien sur les prix sont incomparables avec l'Inde, mais pour une vingtaine d'Euros on a une chambre nickel, avec télé, frigo, Internet, chauffage au sol et parfois chauffage dans le lit. A la télé beaucoup de stupidités et de niaiseries, mais aussi des matchs de Starcraft et de Warcraft 3, de quoi scotcher un petit moment :)

A Danyang, j'ai commencé par explorer la grotte de Gosudonggul. Le coin en est truffé et celle-ci était réputée la plus intéressante. Elle s'étend sur un peu moins de 2 kilomètres, qu'on parcourt le long d'escalier et de passerelles métalliques. Certains passages sont tres étroits et nécessitent de faire un peu de contorsionnisme. J'étais absolument seul dans la grotte, ca fait une sensation bizarre. Ce n'est décidément pas la saison des touristes, mais pour visiter une grotte la saison ne change pas grand chose. J'ai pu admirer à loisir les concrétions très bien mises en valeurs, certaines sont sublimes. J'ai fait ensuite un tour le long de la rivière, jusqu'à une extrémité de Danyang ou l'on aperçoit des pics rocheux sortant de l'eau et surmontés d'une petite pagode. Ce matin, avant de partir pour Andong, j'ai visité le complexe bouddhiste de Gu-insa, à 20km de Danyang. C'est une succession de 34 pagodes géantes décorées, construites dans un vallon étroit et pentu. Il s'agit du siège de l'ordre bouddhiste Tien-Ta, prétendant fédérer un million de fidèles. La construction fut amorcée en 1945 et continue de nos jours. Ce mini-village religieux est ultra propre, tout semble neuf et les gens y sont paisibles. Un sentier d'un petit millier de marches escalade l'un des flancs du vallon et mène à la tombe du fondateur. Des fidèles s'y recueillent, l'endroit est situé en haut d'un petit mont offrant un beau panorama enneigé.

Le train m'a conduit à Andong, ou je reste jusqu'à demain avant de retourner à Séoul. Je comptais mettre à profit ma fin d'après-midi pour me rendre au Folk Museum, à quelques kilomètres du centre-ville, mais le bus est passé devant moi sans s'arrêter. Ce bus ne passe qu'une fois par heure, et la pauvre petite mamie qui l'attendait avec moi semblait confuse... Pas de problème, j'irai demain, après ma visite du village folklorique de Hahoe :)

samedi 6 mars 2010

Seoul by night et Sokcho sous la neige

C'est le weekend :) Ma cousine m'a gentiment accompagné à 4h de bus de Séoul, sur la côte Est, dans la petite ville de Sokcho. Après une heure de paysage de zones résidentielles, des tours de béton par centaines, le décor a radicalement changé. Des petites collines boisées sont apparues puis se sont transformées en montagnes couvertes de neige. J'ai même aperçu une piste de ski en passant ! A mesure que nous avancions le brouillard a tout recouvert, et, arrivés à destination, une petite pluie glaciale est venue parfaire l'ambiance de film de guerre. Nous sommes d'ailleurs à quelques kilomètres de la DMZ, zone qui sépare les deux Corées. En entrant en ville, la mer est apparue, et à ma grande surprise nous avons aperçu des malades de surfeurs en combinaison dans la grisaille... Sokcho borde d'un côté la mer, d'un autre côté un parc naturel que nous sommes supposés visiter demain matin. Cet aprem, vu la météo, nous avons fait un petit tour à pied près du port, à la recherche d'un café bien chaud :)

Hier j'ai fait une petite balade dans le quartier de Samcheong, non loin du palais des rois de Séoul. On peut y voir des maisons traditionnelles coréennes, au milieu des nombreux musées (dont le musée de l'art du poulet), restaurants huppés, galeries d'art et magasins d'antiquités. La route passe près de la résidence du premier ministre, hautement gardée, puis grimpe une colline avec un petit parc tout en haut, désert en hiver mais néanmoins charmant. En redescendant j'ai retrouvé la Coréenne avec qui j'avais passé quelques jours à Bombay, Hee-Jung. Elle m'a emmené dans le principal temple bouddhiste de Séoul, le Jogyesa. C'est une grande pagode décorée de peintures retraçant la vie de Buddha et couverte de motifs floraux. A l'intérieur 3 énormes Buddha dorés, et des prières par milliers suspendues au plafond. Nous sommes arrivés pendant une prière. Un moine assis devant les statues récitait un texte (incompréhensible même pour Hee-Jung) et quelques dizaines de coréens méditaient, assis sur des tapis. Le quartier regorge de palais en tous genres, j'y ferai un tour plus approfondi la semaine prochaine.
Hee-Jung m'a ensuite accompagné dans un restau coréen où nous avons mangé une espèce de tourte à la pieuvre en sirotant un alcool de riz pétillant, plutôt agréable :) Plus tard nous sommes allés dans un bar bondé d'étudiants et de jeunes travailleurs, où Mag nous a rejoints. Les restaus sont hyper bien foutus, le service est rapide, sans faille, il y a même des boutons au coin de chaque table pour appeler le serveur. A côté de la caisse, dans notre restaurant, une nana proposait ses services d'arracheuse de cheveux blancs. Les rues du quartier sont très animées à cette heure là, et c'est comme ça tous les soirs d'après mes deux acolytes. Les gens sont beaucoup plus joyeux qu'en journée, ca sent la viande grillée, les lumières des enseignes lumineuses clignotent dans tous les sens. Des petits stands proposent des snacks, sucrés et salés. Sur les façades des immeubles, les écrans géants martèlent leurs pubs débiles. En rentrant en métro, vers minuit, j'ai croisé bon nombre de coréens éméchés. Ils n'ont pas l'air de faire semblant quand ils picolent ici... Il parait que si tu vas en soirée dans un bar ou un restau avec ton patron, tu es obligé de rester jusqu'à ce qu'il s'en aille et tu dois boire tout ce qu'il te sert. Quelles coutumes sympathiques !

jeudi 4 mars 2010

Inde/Corée : le choc !

Et voilà, 2 avions plus tard, me voilà à Séoul :) Je squatte dans le futur-ex appart de ma cousine, dans un quartier très sympa et pas très loin de son boulot. Le changement est radical : ce pays (en tout cas sa capitale) est sur-développé !! Immeubles gigantesques partout, enseignes lumineuses, écrans géants, grandes avenues blindées de voitures neuves... Aucune poubelle sur roues ici comme on en voit en France ! Leur métro est ultra moderne et d'une propreté inquiétante. Par contre les gens sont un peu comme les Français dans le métro, autistes et ne respirant pas la joie de vivre, habillés de couleurs sombres. La seule différence est qu'ils ont tous des super téléphones et qu'ils profitent des trajets pour regarder des vidéos. Bref, je suis passé d'un pays chaud, désordonné, sale et vivant à un autre, pluvieux, moderne et froid. Ça fait tout drôle , j'ai l'impression d'être déjà de retour à la Défense :/ Ici je suis dans mon milieu, personne ne me regarde comme un extra-terrestre.

Il y a des restaus partout, leur bouffe est excellente. Je pense qu'entre ici et le Japon, je vais pouvoir reconquérir la petite dizaine de kilos perdue dans les escaliers indiens. On s'est déjà fait un de leurs fameux barbecues hier soir, avec le grill au milieu de la table et une hotte aspirante juste au-dessus. C'est le pied de manger de la viande, j'avais oublié !! Le midi, c'est à base de soupes ou de salades accompagnées de 7 ou 8 légumes et champignons dans des petites coupelles où chacun pioche. L'appart est super calme, trop calme, mais où sont passés les mecs qui crient dans les couloirs, les prières des mosquées à 5h du mat', les bruits des camions pourris et les chiens qui hurlent à la mort ?
Séoul a son lot de sites touristiques, j'ai commencé par le principal d'entre eux, le palais de Gyeongbokgung. Une visite gratuite en anglais a lieu tous les jours, elle débutait quelques minutes après mon arrivée, j'en ai donc profité. Nous n'étions que 4, autant dire que c'était presque un guide privé :) Le palais fut construit au 14ème siècle par le premier roi de la dynastie Choson, Taejo. Cette lignée dura jusqu'en 1910. Entre temps les invasions japonaises ont détruit le palais qui fut reconstruit au 19ème siècle, et re-détruit encore par les japonais pendant leur occupation du 20ème siècle (1910-1945). Bref il n'en reste plus grand chose, seuls quelques portiques et pavillons royaux subsistent. Le roi avait 500 servantes et 150 eunuques, seuls hommes qui pouvaient rester la nuit au palais, juste pour sa pomme. Comme quoi la mégalomanie n'a pas de frontières.

Dans l'enceinte du palais se trouve le musée folklorique de Séoul. Il est divisé en trois galeries très bien faites : une galerie sur l'histoire de la Corée du Paléolithique à nos jours, une seconde présentant un village coréen du 19ème siècle durant les 4 saisons de l'année, et une dernière retraçant la vie des nobles coréens, la caste des Yangban. Ici aussi, tout est bien huilé, propre, les lumières tamisées, l'agencement des objets, les explications, tout est fait pour rendre agréable la visite, et c'est réussi. Je n'ai pas vu passer l'après-midi :) Aujourd'hui il faisait vraiment trop moche, j'ai préféré rester au chaud à l'appart, je reprends l'exploration demain. J'en profite pour organiser la suite de mon voyage. Ce weekend Mag nous a prévu un petit tour à la montagne pour prendre l'air, s'éloigner un peu de la ruche et, j'espère, découvrir un visage un peu plus pittoresque de la Corée ^^

lundi 1 mars 2010

Une dernière grande ville...

Chennai, ma dernière grande ville avant de partir la Corée. Plus connue sous son ancien nom, Madras, cette cité compte 4 ou 5 millions d'habitants. Contrairement à ce qu'en pense mon guide papier, c'est un endroit agréable et me semble-t-il, assez authentique, tout du moins les quartiers que j'ai visités ces 2 derniers jours. Pourtant c'est vrai qu'il n'y a pas énormément de choses à faire pour les touristes : le musée gouvernemental, quelques temples et le fort Saint George.

Samedi n'était peut-être pas la journée idéale pour visiter le musée : des dizaines de bus ont déversé des centaines d'enfants dans les galeries toute l'après-midi. Un peu compliqué pour se concentrer sur les explications lorsque les charmants bambins hurlent, courent et t'interpellent toutes les 10 secondes. Enfin, c'était le cas pour la galerie Zoologie et pour le Musée des Enfants, par contre étrangement les galeries d'architecture, de botanique et de géologie étaient plus calmes :) Le musée est logé dans un ensemble de superbes bâtiments coloniaux britanniques appelé Pantheon Complex. L'un d'entre eux, inspiré du style Moghol, est somptueux. Il abrite la galerie d'art. Partiellement en travaux, une partie du musée était fermée. Par endroits, les ouvriers travaillent dans des galeries ouvertes au public, les œuvres ou objets exposés ont simplement été poussés sur le côté. Il est alors possible de voir des squelettes d'éléphants et têtes de cerfs empaillées côtoyer les sacs de ciment et les truelles. Dans la Bronze Gallery, un gardien m'a proposé d'échanger ses 1,50 € contre des roupies : c'était encore un de ces prétendus collectionneurs de pièces étrangères qui arrondissent leur fins de mois en demandant des devises à tous les touristes qui passent, puis les changent en monnaie indienne.

J'ai choisi pour une fois de ne pas visiter les temples de Chennai, peut-être à tort, mais je crois que le Tamil Nadu m'a valu une overdose de temples. De toutes façons je n'avais pas le temps de tout faire, j'ai préféré me promener autour du St George Fort, au bord de la baie du Bengale. Rien à visiter à l'intérieur, mais les bâtisses qui l'occupent sont intéressantes en elles-mêmes. Il y a notamment le Secretariat Legislative Assembly, l'église St Mary, et non-loin du fort, la Haute Cour de Chennai. C'est un bâtiment gigantesque de style indo-saracénique daté de 1892, en briques rouges, supposé être le second plus grand bâtiment judiciaire au monde. Sur la photo on n'en voit que le portail, le reste étant partiellement caché par des arbres. D'autres bâtiments dans le même style sont dispersés dans le centre de Chennai, la gare centrale notamment.

Demain je retrouverai ma chère cousine à Séoul, je pense que l'ambiance va changer radicalement... Je compte néanmoins continuer la rédaction du blog de temps à autres :) J'y suis pour 3 semaines environ, ce devrait être suffisant pour une première visite de ce tout petit pays ^^ J'espère juste qu'il y aura moins de moustiques, ici c'est un vrai fléau !